Alors il me faut haranguer
la vitesse accélère son grondement
fichtre
elle bouscule mon sang sacrément
la température monte
je suis sommée de chavirer
le cactus saute mes viscères impétueusement
troue l’océan d’amertume
j’ai mal
le renoncement se pointe excité
je fatalise
arranger les coussins sur mon oreiller
mourir les édredons de grand-mère
et les taire
j’éclaircie
ensuite très fort à la criée vendre tout cela au plus offrant
j’harangue et je sel
je capitule
poser mes genoux délicatement à ses pieds
aussi joliment qu’une jument éprise
par un étalon talentueux qui en redemande
fidélité
le sifflement du train et sa vapeur
me passent dessus
au loin
les rocheuses et le soleil rougissant
j’aime
affaler le sens de mon corps
dans le sens du poids
des un désirant des autres en partance
j’accepte
redoubler d’effort
ce n’est pas encore suffisant
la limite du corps
qui ne s’oublie pas
je me bats
jusqu’où faudra t-il aller pour être au présent
mes dix-sept ans ne sont pas si loin
si je crache à la face du vent
ça me revient
plus fort et tenace encore
qu’à l’âge où nous agressent
toutes nos perles
je me lève
je sais ce sera mon choix
vraiment
la seule chose que je puisse faire
en attendant
c’est de rester à ma place et d’aller courir les géants
je m’entraîne
mais que faire quand tout s’abat sur moi
que tout se bat contre moi
insiste pour monter sur le ring
pour m’offrir en pâture
aux pâquerettes
à la colère du vent
aux champs en fêtes
je lève le poing
la boxeuse est amoureuse
j’uppercut
je ne sais pas faire autrement
les géants des Dieux
dorment en attendant mieux
j’ai ouvert les vannes
c’est fait
les barricades ensevelies sous les eaux
tout est scintillant et uniforme
désormais
il me faudra savoir
où se porte mon regard
disons plutôt
d’où se soutient le sien
je viens
Liberté!