C’est un petit étang, l’air de rien sur la carte
il s’appelle étang bleu
au sommet du Carlit, six étoiles déversent nuit et jour
de l’indigo dans son cristal.
Le bol de soupe bleuit sa Majorelle au milieu de pins à crochets
et tout à coup c’est le monde qui s’ouvre
la ruralité veille sur l’élégance
les rives vident les poches de ses cailloux
l’eau de la distillerie lâche ses truites des Pyrénées
le ciel promet le Milan royal en vol
les violons s’installent autour et s’accordent pour pincer l’air
sans lui faire mal, une touche de corde sensible.
La mésange attend pour décoller, l’autorisation du fond de sa vallée.
Et l’autre étant bleu lui aussi, ils semblent provenir du même seau.
Ils s’appellent « les étangs bleus ».
Il attrape les cailloux blancs du bord de la rive
ricoche et compte
les minutes qui les séparent
du fond qui prend sa source dans les clapotis du vent.
L’herbe rase tout autour à l’air de dire approchez
qui s’y frotte s’y métamorphose
dans les petits lacs sauvages.