Il y eut ici des orfèvres travaillant les brins de paille
des montreurs d’Ours les badigeonnant d’Or où qu’ils aillent
un coffre à bijoux éperonnant une danseuse de Casamance
un sachet de bonbons ébouriffé caché dans la dépendance
Il y eut ici de l’huile pure à lécher une languedocienne
du sel éparpillé en jeu de quilles dans une assiette traditionnelle
un atout cœur traqué dans la manche d’une cartomancienne
et des baisers de satin cachés dans les bas de sa dentelle
Il y eut ici de quoi révoquer tous les noms des hommes
et laisser les enfants choisir les pères de la paix
des chouettes et des mulots courant les jeux de pommes
dans des oubliettes clouées sur les portes à jamais
Il y eut ici de quoi faire tourner les moulins d’un seul tour
remplir des amphores sous les vilains becs qui tendent leur chopes
accoster les Cyclades au milieu de l’Odyssée à la porte de Pénélope
faire valser un chapeau fin rond au premier froissement du jour
Il y eut ici des lilas collés au passé des murs réunis
des iris fièrement tournés vers la femme qui les visite toujours
et puis de merveilleux édredons doux et chauds se racontant la nuit
ce qu’ils allaient faire quand poindrait enfin l’essentiel du jour
Il y eut ici trop de bonheur pour le danser