Jusqu’à la butte?
En tout cas dans la montée c’est sûr
Rue des Abbesses, la boulangerie « Louis et Hugo »
Que dis-je?
Le café aux plantes vertes grimpantes enracinées dans du jus d’absinthe
Je dis donc que les nids n’ont pas que des noms d’oiseaux
« Le Sancerre » !
Je ne sais pas, peut-être le fait d’être presque en haut
Proche de la Basilique du Sacré Cœur
On a envie de redescendre mais juste dans sa tête
Rester en haut pour toujours, un sacré pari
En son cœur
Car pour le reste
C’est la peste, sous les caniveaux, dans les oubliettes, une tête coupée
Alors restons sur les hauteurs
C’est une irrésistible ascension vers l’élégance, le village
Sans retour
De partout, nous sommes au-delà, nous voyons loin
Même les bas-fonds ont des fenêtres avec vue sur des cours de joie
Des vues intérieures
C’est la beauté de la cité
Rendre un parc unique, un manège lumineux, un genre heureux
Et ouvert
L’ ailleurs ennuyeux, sans défense, abandonné
Ne peut lutter
La butte Montmartre se lasse très vite de ses visiteurs
Alors elle les élève
Pour les voir plus petits, plus nombreux, ridicules presque
Libérer les danseuses, les danseurs, les peintres
De leurs fantômes séduisants
Qu’ils envahissent les rues et désertent leur tristesse
On veut les voir s’amuser, s’aimer
Les saoules et les ogresses
Les ensorceleurs
Mais voilà, on ne voit que du coton et des saucissons
Dans des rues de rêves
De la nostalgie.