Acheminées par camions, les volutes de fumées dégagent
Un chantier, des hommes, des femmes, des enfants
Au loin le ciel emprisonne et ne dit rien de tout cela
Leur dos se penche et se soulève, les bras radotent
La bave au coin des lèvres, le chien poussiéreux suit des yeux
une scène de montagne insolite.
***
Au bord de la mer, dans le sel qui se reflète aux coins des arbres
Se repose un récif dans une tranquillité infinie,
habillé de roche et de poissons.
Vient la flamme au bord de l’eau.
L’heureuse arrive qui descend pas à pas
caresser des sourires, dans des outres bleutées. Oui, elle vient.
Elle nage sans besoin et se rapproche d’instinct du récif étonné.
***
Elle prendra le chemin par la forêt pour rejoindre le chantier
Laissant au récif un souvenir de fusion évanescente
celui d’un oiseau envolé.
De retour par les arbres, elle remonte sur sa nuque,
ses cheveux légers
Un chignon en cavale, personne ne la cherchera
Le temps ne s’arrête pas, quand elle arrive au chantier
Elle les retrouve
Elle a le pouvoir de décider,
de sa réponse.
***
A l’heure où les bus arrivent
Pour se débarrasser du travail
Elle porte déjà
Un enfant ou deux.
Un dans son ventre tout juste massé, l’autre sur ses cuisses
de marcheuse.