J’ai senti tout de suite le chaos sous les notes
Sous les chansons, les musiques
Que tu m’as donné
Les souvenirs qui remontent à la surface
En harmonie, en sensibilité
Le plus difficile fut de revoir mes enfants déboussolés
J’ai voulu les rattraper, ils se sont quand même cassés
« En plusieurs morceaux », m’a dit mon fils
On dit que les enfants y arrivent, qu’ ils s’adaptent
Pourtant chaque fois que j’y reviens, je vois encore et encore
le choc. Et la salive qu’ils avalent. « Je ne comprends pas »,
« Tu veux dire que… »
Voilà. Ça, ça ne part jamais. Ça se range pour ne plus hurler.
Le moment où leur vie bascule et tous les autres avant, et après
On croit que c’est derrière et c’est vrai. Cela vous suit tout le temps
Enfoui, c’est insupportable!
Et parce que c’est ce que j’attendais de moi
Que je m’adapte, que je me relève
Et bien c’est vrai. Je me suis relevée.
Je m’adapte au nouveau sol qui grandit sous mes pieds
D’où j’écris
Chaque jour
Les musiques tristes ? Je ne peux plus. Sauf ce soir. Et je ne compte
plus les poèmes que j’ai dû inventer pour m’entendre rire
Jusqu’à n’importe quelle heure!
Enfin, hier
Comme un signe
J’ai trouvé un nouveau son sur mon clavier
Une journée jouée
Un touché très précis, ferme, volontaire, détaché
Un soir comme un autre, quand la maison est calme.
Je me suis sauvée dans tes musiques
Il y en a vingt et une, toutes parfaites
Il est rare que je me laisse convaincre
Que je ne suis plus vraiment seule
J’écoute et je laisse verser mes larmes
Dans l’amour qui sort de mes yeux
Tu a vu
Tu vas probablement faire la moue
Mais non! Ce n’était pas ça!
Et je souris.
Si! C’était ça !
Tu m’as dit: « j’ai pensé que tu pourrais écrire sur ces morceaux. »
C’est ce que je fais
Je voudrais te remercier d’avoir passé un peu de temps sur mon cas
Tu peux, sans me blesser
me dire, que c’est ok
D’être moi
Et c’est d’une douceur sans nom
D’être vue
Il est si beau de l’entendre en musique
A moins que ce ne soit une question de tempo
Je te promets j’essaierai de faire mieux la prochaine fois
Bien sûr que ça n’a jamais été mon mariage
C’est la plus belle chose que l’on m’ait donné
Toujours celui des autres
Et la plus cruelle aussi
Voilà, j’ai 48 ans
Au fait, pas tristes les mélodies,
belles.