Je ne savais pas quoi te dire alors je t’ai laissée faire
Toi tu n’avais pas besoin de parler
Tu suivais mon instinct
Tes musiques intérieures
Et celles de ton poste de radio
Je ne pouvais pas t’aider alors je t’ai quittée
Je t’ai remise entre les mains d’un monde enchanté
Et tu y as promené ta vie
***
Tu as utilisé tes bras, ceux qui volaient autour de toi
Tu as utilisé tes sourires pour ne pas mentir
Tu as utilisé ton histoire comme une hérédité
Et tu as foncé comme un bulldozer, la terre t’a laissée passer
Tu as tracé des milliers de routes
Tu as lancé ta vie dans un boulier
***
Je ne pouvais pas te prouver que j’étais là
Alors je me suis tue
Je me suis enfermée
Et je t’ai parlé depuis un au-delà hanté
Tu regardais tes photos et tu ne te voyais pas
Je voyais des images floues
Mais je t’espérais bien
Tu m’as préservée
Tes secrets, ton silence, tes alliances
Sans miroir, tu reflétais mon cœur
La ville t’a fait peur, tu l’as défiée
La campagne te servait de lit aux multiples rivières
Tu y as niché ta vie
***
Je ne pouvais pas t’enlever non plus
Tu étais trop maligne
Trop rapide
Et pour ne pas me laisser venir tu dormais
Tu as dormi beaucoup, pour m’oublier
Et dans tes rêves tu as érigé des ponts
Qu’un jour tu prendrais
Le mal allait en rire, mais pas longtemps
J’allais sortir
Tu as suspendu ta vie
Respecté
Nourri
Et enfin, tu m’as réveillée.