Les arbres jeunes, dans la combe
Un peu couchés sous le poids de la neige
Joueurs
Attendent le soleil pour se relever
Ils deviendront ces sapins
Que les loups et les faucons pèlerins
Prendront pour territoire
Sur des kilomètres
De reproduction
On voit leurs traces au passage des skis
Au détour d’un hors-piste
Ou sous un remonte-pente
Et c’est comme croiser un faon
Qui détale dans la forêt
Avec légèreté
A notre approche
Un miracle
Nous essayons de reconnaître
Et de dire haut et fort
Qui
De sa mémoire sauvage
A laissé l’empreinte
De son organisation animale
De son instinct
D’un œil brillant d’un marron de feu
Nous sommes alors
Témoins
De la croisée des chemins
Du temps
Accroupis dans la neige
En silence pour ne pas l’effrayer
Nous guettons le retour
De l’épervier
Du chamois
De la louve et ses petits….
L’haleine comme la loutre
Se faufile
Entre les branches de la glace.