Je change jour après jour
je change de peau
je change de vie.
Je luis d’une lumière
qui s’infiltre
tire les rideaux
ouvre la porte-fenêtre
étire les espaces.
Je suis lorsqu’elle fait ombre
serre aux forceps mon cœur
m’attache à l’arbre solitaire
couvert de pleurs.
Je suis lorsqu’elle me touche
de ses mains habiles
partout à la fois
jusqu’au plus intime de mes lèvres.
Je suis lorsqu’elle n’entend
que les mots irradiés
de mes désastres.
Je suis lorsqu’elle me raconte
les modalités
les plans de la pénombre.
Je la laisse ajouter des routes à mes chemins
de l’Amour à mon destin
une sorte de mélancolie
un choix comme une envie.
Une douce lamentation
à l’horizon épuisée.
Sourire d’un soir
avenant
tranquille
mélodieux…