Voyage, essai 2

Falaises d’Étretat, riveraines sources de lumière en pointillés

éternité aux pointes saillantes qui s’effrite à demi-mot, failles de miel aux rideaux matinaux

d’effet jupe rose pâle

nappe le ciel

corolle ; à loisir dénudées blanches

filent vers la mer

à l’envers.

Cabotine célèbre, parisienne, Gourmandine

poire de Montmartre torsadée d’un élan de hanches

hébétées au loin blanches, Sacré-Cœur

poivré en ses dômes, d’arôme doré dont le jus

descend le long de ses bras, en attendant

le funiculaire.

À Amsterdam, au café, giboulées de dunes mer du Nord

lourde, pleine, rejoint de plain-pied la campagne

de basses étendues de canaux

qui claquent le vent sur les variantes

claquent la pluie sur les ébats

de la plage qui ose

gorge de râle des nuits mouvementées

de lanternes lointaines.

Copenhague par rues fraîches, impénétrables, sûres d’elle

tourmentées

de ces flancs sportifs enfantins, circulant à grand train

alexandrins denses

mot à mot sur un goutte à goutte

rimes jusqu’à la dernière phrase, caresse de soirée

en contre-bas des vélos

jusqu’au prochain quai, en porcelaine

jusqu’à la réminiscence de la vague

aux bordures argent royal.

Bergen aux sept montagnes

de fiords en fiords

puis se cristallise dans un spasme vers le Sud. Gicler à

Barcelone, ciselée, attachée, dispendieuse, loyale

au bout tout au bout, au fond tout au fond, longue Sagrada Familia

combattant ses chevaux architecturaux d’interminables

rêves de Gaudi

y laisser prendre les enfants maudits

dans les arrêtes du parc Güell.