Cinéma français indépendant

Il s’est avancé sobrement. Quoique, ivre, parfois. D’accord, l’alcool, le désir, les sentiments, les souffrances, l’empathie, l’égoïsme, les faiblesses…Rares les moments où il a vaincu. Aussi, il recommence, ensorcelle, incendie. Je me cache dans le décor. De précieux, il est passé à capricieux, tendancieux, audacieux. Nouveauté : il qualifie. Il me dévore. Tant pis, je ris. « Je regrette la liberté, la spontanéité ». Il me répond par l’époque. La propagande avant-gardiste est expérimentée. Je suis une prune dans un panier plein à ras bord. Il tire sur ma came, ou devant la cam… Des dialogues d’Audiard à ceux de Virginie Despentes, queue de poisson. En vrai, elle est passée devant, tout ouïe. En faux, ils se sont fait sucer leurs pieds d’analphabètes. « J’pense que quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner », Le Pacha, 1968. Ce n’est pas de l’hégémonie, c’est des scénarii, disent-ils ! C’est de l’abus sexuel, disent-elles ! Et de récrier, et de montrer nos faiblesses, nos jeux pervers. Sur l’estrade et dans la lumière, on sait le prix du silence. Mais aussi celui de la parole. Ce qu’il faudrait, c’est être plus avancés. Car cet entre-deux monde n’a rien d’humoristique. C’est un mal nécessaire qui fait exploser la graine d’audience. Mais également le rôle de la conscience. Malaise et tournant sur les plateaux de tournage, on mange bio. A quand l’apologie du vaginisme ? On ne crème plus les idéaux, on devient tétanisés, consensuels ! Tous assis autour de la même table en bois de murier. Moi, je me casse avec mon amoureux. J’ai besoin de respirer. Et j’ai besoin d’eux ; sottise ! L’antilope ! Tu sais bondir et re-bondir ! Il y a fort à parier que tu saches rêver encore. Le septième art paranoïaque et vertueux accouche de terribles films, d’instants dégueulasses. L’antilope est légère. Nous ne sommes pas producteurs, actrices, agriculteurs, techniciens, autrices, énergéticiennes, infirmières, businesswoman, conducteurs de train. Nous sommes faiseurs, conteurs, nourrisseurs, réparateurs, donneuses, soigneuses, égoïstes, guides etc… Le président et la technicienne de surface sont au service de tous, sauf que les grilles de salaire ne sont ni réelles, ni transparentes mais pleines de caca. Que chacun à son tour lave les toilettes collectives, et nous pourrons commencer à parler. C’est tout cela qui est dit là, en ce mois de février 2024. Mais reprenons. Bébés de mères ménopausées ou de jeunes femmes trash, glacées. Superbes. Adèle. Imparfaites, généreuses, ambitieuses, ratées et réussies…les nouvelles muses du vingt-et unième siècle séduisent. Elles courbent les mots de notre langue, authentiques, pas le dos. Mais dites quelque chose ! Dites, bon sang ! J’avoue, pas facile d’être un homme entre fraternité et éternité, par les temps qui courent… A qui la faute ? Quand les mères disaient, « mais enfin, les hommes sont ainsi ma petite »… Autre mentalité, autres mœurs, on pointe les seins sous les drapés à s’échiner à vivre. Relire Cicéron, Socrate, Émilie Dickinson, Aldous et Rabelais… etc… Il faut nous réinventer. On n’abuse pas d’une stratégie, on la contourne, on la couronne ! C’est comme le maquillage et l’épiphanie, on compte sur nous pour nettoyer l’office des canons de beauté dans des espaces de contouring vigilants dont la parole rectiligne colle aux talons des exigences… Quelque part dans l’hexagone il y a une fève aux yeux de chouette écarquillés qui trempe dans la galette des rois. Faut l’en sortir ! Avec un p…de courage pour se mettre à dos les amis de vieil amour.  Moi je dis ça, c’est surtout pour nos enfants. De toute façon, la roue tourne. C’est indéniable. Une période se termine, une autre commence, nous sommes témoins en Terre du Milieu. Le grand écran, c’est la cour des urgences, le gyrophare de la planète, le tout écrit en sanskrit. C’est le corps qu’on émiette en récupérant la farine dans l’espoir de fabriquer du pain pour nous tous. Lorsque l’écran devient blanc, à la fin, je me lève de mon siège, je prends mon manteau, mon écharpe, mon sac, tous susurrent des mots de grâce et je craque. Je quitte la salle sacrilège d’où je rejoins le cortège en beuglant : on s’arrache ! Parce que la vérité, c’est que la violence, je vous la dois. Je vous la rends, je m’en sers comme contre-temps, juste avant de la remettre à sa place dans le soupir. Je voulais voir si ça vous va comme programme aujourd’hui ? Parce que, vous savez où je me la mets cette campagne ? Dans le cinéma français indépendant !