Le mazout sur les plages

Assemblée de Goélands

Je suis une imperturbable assemblée de Goélands
aux prises avec ses petits
L'œil d'un cyclone
avec une aile qui rigole

Quand la journée se termine
je remonte mes filets
Je rejette à la mer
les marins en sourdine.

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Toujours la chute me tue
elle ne fait pas de sens
ne me délivre pas -
Comment transmettre quelque chose
que je ne comprends pas ?
Chaque fois, le choc- le même
Que la frustration reste dans le ventre, gargarisée,
et la femme s'énerve -
Elle se débat dans la mousse.

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Je réalise une fresque blanche, avec seulement 
un banc et un pinceau ;
Du ciment, de la couleur et
des sentiments.

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Étoiles cachées au fond de mon jardin 
retournerais-je un jour vous voir ?
Vous qui meublez le grand sapin
de voix tranquilles...

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Crayon tendre et gras-
Sûrement tu essuies tes larmes sur la page
Je vois des lignes en toi
s'étirer à perte de vue.

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Le courage me semble si vaste...
qu'il s'installe dans le haut de mon col -
Un corsage périt devant le prix.
Il est arrivé qu'il dût appeler de très loin
pour venir à moi.

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L'hiver apprécie mes histoires :
quand je martèle l'avion sur la montagne
il obéit presque à mon consentement
divisant mon esprit en sabres
les sabres en attente
l'attente en corps
mon corps en cigale.

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Le miracle n'est pas de la paix
il est de la compagnie
et il est contagieux.

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La fontaine s'éteint tendrement un peu 
au souvenir pénible de ce qu'il a dit :
sois sage.

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Armure, murmure et Mésopotamie -
mon fils m'apporte mon petit déjeuner au lit.
Quel je voulait-il aujourd'hui
que je n'ai pu lui donner ?

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Nuit oubliée
Nuit voilée
Nuit lavée
Nuit taboue
Dans la gadoue

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Je vais me coucher -
Je me prépare à m'endormir.
Et sur les lignes de la page
des poissons attendent que je les mange.

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La liberté erre dans de beaux habits -
Privée de goûter, elle s'arrondit.
Je rentre de mes péripéties et la trouve
attachée à un œillet.

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Rose perlée létale -
Souvenir carré
À la manche, la montre d'une médaille.

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Le serpent, depuis sa silhouette
guette l'agitation
de la méduse -

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L'enclave est une discussion entre un ami
et une grand-mère.

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Sortilège et promenade –
Cave et vin.
Sommeil dans mon souvenir…

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Tu me manques 
Je te trompe
Un amant, une ortie -

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Bonne nuit mon Amour.
je vais te rejoindre en solo
dans ton poncho -

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Un écrivain un jour m'a dit de ne rien effacer,
ne rien changer -
Alors j'ai pris mon crayon à la place de mon ordinateur ;
il est meilleur
en patron et en découpe.

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Belle nuit ! Oh, désir sublimé 
petit poème
tout seul
calme
bucolique.

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Une vache, une rue
Des pissenlits inconnus
Des trottoirs -
Et moi, une cloche autour du cou
qui regarde passer le printemps
au feu tricolore.

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L'Amour
Et tes passions
Ton attention
Tes mains flatteuses
Tes mots galants
Ma moue, ma mie...
s'agitent.

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Un souci au sommet
Un avion en vol au-dessus
Rien que de l'eau salée
Et ton air sans paroles.

**

Pars
Pars et ne te retourne pas
Ta valise est lourde -

"Il est parti sans se retourner,
laissant la clé sur le frigo."

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Rêve
Rêve et rose bonbon
Et verte prairie
Et le ruisseau hanté
Et le bleu de l'envie.

**

Une ville, la pollution
Les poils de chien
La marmite devant la cheminée
Tout cela dans les souvenirs des pavés
et les draps blancs des lits faits.

**

Et tu me trouveras
Dans cette caravane aux emnbruns noirs
De forme brune
De coteaux sauvages

Et je te chercherai
Un camion en chemin
Par le dos de l'âne, le sac du lion
le pli du rouge-gorge

Et l'on s'écrira
S'il y a signe, s'il faut un signe
Un fusil posé contre l'arbre
Une carrière de mécréants en bagage

Et l'on s'aimera
Parce qu'à nous deux
Nous ratissons large
Les bosses et les creux

Le mazout sur les plages

**

De petites lignes en petites lignes
L'océan a grandi
L'Univers le privant de sa présence
Il est monté sur le haut du vélo.

**

JE crois en TOI
Comme à un SAPHIR
Un ORPHELIN
Une prunelle
Un pet tranquille.

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La guérison... c'est le saut
La mort, la tarte aux pommes
et les chats allongés sur le banc -
La maison en ordre
le train arrivé.

**

Il m'écrit qu'il est naufragé,
je le soutiens -
Pour qu'il puisse parler devant une assemblée
et tordre le cou aux idées reçues.

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L'odeur de sa peau
est un café sans témoin -
une brioche mal lavée.

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Il répand sur ma terre
le feu
les misères
l'ascenseur, l'essentiel
le gras du porc
le caillou nerveux
le goût des abeilles ;
mes cheveux tondus fuient devant lui
de crainte de trop aimer
de tronquer l'oubli, l'Américain
au voile humain
dans le panier de myrtilles.

**

Je me suis vidée de mon sang
Sur la terre y avait un aveu
mais pas de drapeau
pas de mage.

**

A l'intérieur des crocus,
Un bain de sang ;
Sur les pétales,
Une chaise et son portrait ;
tout deux assis
en tailleur.

**

Un vieux cyclo 
son solex
son blouson
mon sexe...
Cette ascension.

**

J'ai gouté au Lys
aux deux jambages
au défilé des tonalités -
Sur ma requête
il a enfilé le talus
soigné l'orage -

**

Je me suis désintégrée
désenchantée -
Je bois... au fait !