J’ai un petit sac dans le lequel je range mes plumes
J’avance comme le font les oiseaux en migration
Par étape, vers une terre connue ou inconnue
Je teste mes endroits préférés, les couleurs favorables
Sans cesse, mes pieds minuscules s’annulent
S’ennuient, se poursuivent, reculent
Jusqu’au lion avec sa crinière électrique recyclée
Mes pieds minuscules pétrissent de l’allant
Même dans la boue des lavoirs sauvages
Parfois je rencontre une girafe, entière, comme moi
Elle me tend son cou dynamique et je ronfle dans ses poils
J’entends les ornements de joie à son pouls fluide
Les pieds minuscules, je suis pareil à eux
Je marche sur le côté d’un œil rapide
Pour éviter les grosses pierres trop grandes
Que les félins et orchidées comptent parmi leurs ennemis
Je marche sur les crampes d’une harpe, à côté des petits bols de la vie
Et quand je suis enrhumée, mes pieds me racontent une histoire
Une histoire de guerre mignonne et mouillée, minuscule à croquer
Dans le ventre d’un si beau pays
Je me souviens de tout…
Même que la pluie se fait écraser sous mes pieds…