L’indifference se cultive
Pour qu’elle soit forte le jour où on l’exécute ;
Agile et rose
Le porte bonheur maintenu sur un tapis de sangles, je me sens étrangère, en dehors de tout raisonnement, mystérieuse
L’art me méprise, m’affuble d’entreprises ésotériques qui me tiennent éveillée ;
Le jour : j’écris ; la nuit : je falsifie
Étrange semaine que cette affaire de signes compromettants ;
Et peu importe ce que peuvent en penser les bien pensants, les sachants ou les éponges de cette époque
Rien ne laissait penser que j’aurais assez de fil pour peindre ;
J’ai pourtant évolué dans un sous-sol contigu au vôtre ; n’auriez-vous pas été curieux de savoir ?
Je ne crois pas que l’ordre soit possible autrement ;
Coup de massue !
Il faut trébucher afin que les idoles, les portraitistes enfermés dans la masure de l’âme me fichent la paix !
C’est ainsi que je vis en citoyenne de l’affreux monde et de ses testamentaires iconoclastes
Après cela, je m’incline : sereine
Maintenant plus rien ne viendra exaucer mes vœux
Je suis libre de tout droit
Abandonnée à une mort certaine
C’est ça être visionnaire !
Soustraire mes découvertes à vos yeux de colombes
négligemment indifférente..
Texte hommage à Hilma af Klimt
***
Peinture :
Hilma af Klint
The Dove, No 1