Ma tendre couverture de rides

Le temps et les années entrent du bois dans ma tendre couverture de rides,

là où m’attend le fourgon de transport ; il y a une cheminée qui tire fort et les volutes de fumée partent haut vers le ciel car j’ai encore fort à faire ;

c’est la mort qui rarement tombe et se relève ;

c’est la mort qui me fait l’effet d’un chêne rempli d’ogives au bord des lèvres ;

le romantisme vient vite me secourir qui s’accroche à mes côtés ;

et aussi à l’amour ;

une sorte de sagesse s’éprend de mes yeux, elle ressemble plutôt à de la fatigue, la désillusion et ses études ;

et sur les joues, le contour des yeux, la bouche, le cou, et même sur le cœur, sur le cœur et ses palpitations ;

sur le cœur et sur l’âme qui y vit, se riant des rides, sachant peut-être déjà où elle ira, après, lorsque les rides auront fini de rire ;

là s’écrit une lettre d’adieu que je peaufine…

Visuel : Bruce Cohen