Cales à flot et poches d’ancre

Culture de mouettes ; genre, galets gris et blancs qui volent

becs stridents, planent, sur les flammes

de la mer et du ciel.

Le sel mêlé aux gens.

Sur la jetée, un banc rôde; une crêpe s’arrête à son niveau

regarde la vague, petite, discrète, limpide

ramassée par un goéland.

Les coques sillonnent les parcs à huîtres plates, les moules de bouchot

à marée montante ;

elles se croisent, comme au seizième siècle.

Au loin, une île, ses remparts, son château fort, sa torture.

Le Mont Saint Michel, immobile dans son camaïeux de brumes bleues.

Des hommes, des femmes, vêtus de cuissardes des mers

soulèvent les sacs de nacre, façonnés au marnage.

Des milliers de navires entrent et quittent la baie

suivis de chiens fous, qui voguent vers la lumière.

Deux enfants sautent du ponton, en plein été, vers huit heures du soir

dans le plancton, l’eau émeraude.

Les brises lames, troncs de chêne entourés d’écume, semblent

tenir la terre ferme.

On est à Cancale.