Chr. poét. : Parfum de Rose

La concentration dort
parle dans son sommeil
je l'entends
elle semble heureuse

La concentration n'est pas stressée
dort paisiblement

je veille

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C'est à plusieurs niveaux
les arbres dans le ciel
un veston sur mes épaules
mes cheveux longs qui tombent
en cascade
Je Pense
J'ai ouvert la boite de Pandore...
et le vent qui fuit devant moi
devant mes pas
sur le chemin
sans moi
qui pense à toi
plusieurs fois
rien qu'en regardant
les arbres dans le ciel

**

L'inconnue 
dans mon rêve
ce passage
de l'un vers l'autre
qui s'ouvre tous les matins
à Paris
entrouverte
jambes et bouche
égarées
je l'attends
égarée
Un pluie fine tombe maintenant
je pense à toi
sur mes épaules un veston
ton veston
Western

**

Quoi que je fasse il n'y a rien de mieux que le rêve
Quoi que je fasse je rêve du mieux que je peux
Quoi que tu en dises
si le rêve t'apporte au mieux
te porte avec délice et bien tant mieux
je ressuscite

**

Parfois je sors ma boussole
le magnétisme est bon
étonnamment efficace
il donne le Nord
les obstacles
et les ronds-points

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Alors à force
je me dilue
pourtant j'espère un tournant
dans la préparation
une rotation liante
que tu viennes et que tout soit en nous

**

J'ai parlé pendant des années
de tout et de rien
surtout de rien
de la pluie, du beau temps
et de ceci qui comptait le plus à mes yeux : la souffrance
et de cela qui compte le plus à mes yeux : la routine

**

J'en ai fait un livre, il est magnifique

**

J'en suis très fière
devenu un lac charnel dans lequel
l'eau s'est apaisée
mais je ne l'ai pas écrit comme ça
j'ai laissé aux souvenirs les images
aux années les mots empiriques
pour délivrer la seule chose qui m'importait
ma petite sœur
ma petite fleur
à l'humeur imparfaite
à l'odeur intrépide
au parfum de rose
ma rose
dis TU

**

j'ai revisité sur tous les plans
avec et sans
j'ai abandonné des milliards de fois
mes vieilleries
plusieurs fois
écouté et réécouté avec cent attentions
toutes ces années
sans défauts, sans regrets
pétries de pas
à mes sabots mes empreintes...

**

Son être est rempli d'une pluie de vieux toits 
qu'ils faut briquer pour réparer
Cependant que solide, elle est construite de veines
Cependant que tout le long de son apprentissage
elle luit de cette lumière Phoenix
et revêt chaque matin quelque chose
qui guérit
qui cherche notre navigation

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Je disais méthode
Je disais technique
Je disais prudence
J'avais envie de dominer
L'emprunt
et l'éjaculation
j'avais envie d'écrire
L'acidité
et l'allure
je m'accorde le bénéfice du doute
sur le fait que j'avais envie de ruiner

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Quand je suis mal
je clignote
comme un lampadaire
défraichi
seul
en hiver

**

Quand l'embarras était tout en un
j'étais toute en moi
un dissocié
la trouille de lui

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Semi chemin
Semi robe
Semi espoir
Semi vie
Semi sans lendemain...

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Stradivarius invariable et beau
minois invincible et JE
suis au prise avec l'impassible lumière
tandis que le violon joue
le plaisir de mon désert
et la corde se tend sous mes doigts
ultime tension
briser la vie automatique jusqu'à explosion
de la joie
entrante - sortante - entrante
en ma guinguette
la musique est étroite
mais pas moi
juge par toi-même

**

Que dire de nouveau ? 
Rouge
Le printemps...
Mille-feuille à la grenadine.

**

Question !
Orale
Pénétrante
Arrête !
Tu me fais mal

J'ai arrêté de fumer

**

Écris ce que tu sens
un piolet
des coups
jusqu'au sang
mon stylo glisse

**

gicle