Je t’écris
les yeux rivés
aux joues de l’océan
Dé de solitude
je l’entends hululer
Façade Ouest
l’herbe est grasse et abondante
remplie de scaphandres
Un roc gluant
jette un vase
un étang dans l’étang
Personne vers la droite
personne vers la gauche
Personne devant
personne derrière
Le mutisme du soleil
vis à vis d’un géant
Qui a commis des actes de barbarie
éprouvant le corps et l’esprit de la maison ?
Elle me parle de
sang et d’amour
de sœur
J’écris quelques mots
sur le blanc de l’œil, aveugle
La percée du soir
comme tous les jours
se tisse en se promenant
et mes yeux s’acclimatent difficilement à la pénombre
Si je m’en réfère aux livres qui peuplent les étagères
il y a toujours une fenêtre à ouvrir au hasard
Fluidité qui apparaît de plus en plus souvent
au détour de pages
J’écoute le monde sourd
sous les portes closes
il parle de centaines de choses
Au matin je traverse le couloir qui me mène au jardin
où les rhododendrons violets
fleurissent, époustouflants
Les rubans sont légers
ils délient les murs
Le prochain ferry accoste dans dix jours.
