Il est peut-être temps d’en parler un tout petit peu.
Demain est un nouveau jour. A l’aube de l’éternité s’égrènent les journées d’épis verts et mûres sauvages. Silvestre et sapins. L’heure est au noir du destin et à sa lumière, il faut commencer. Et pour cela, il faut des outils. Fabriquer. Construire. Matérialiser le temps qui passe. Imbriquer des morceaux les uns dans les autres, s’assoir et s’attabler pour manger. Penser et faire la sieste.
Il faut se parler, rire et jouer. Se détendre. Il faut s’enorgueillir un peu de son travail, se satisfaire beaucoup, plaire à soi. Il faut encadrer et parfois, compter, se souvenir. Des dates à noter, avec leurs faits. Raconter l’histoire.
Il faut nettoyer les outils, les vérifier, les ranger, les laisser s’endormir à la nuit et lire, un livre, les étoiles, les bruits, les ombres. Au petit matin, lire la notice.
Il faut se laver, ainsi que les vêtements, les cheveux, prendre soin du corps. Soigner les blessures, les bander, s’occuper des autres.
Il faut roucouler, se dire des mots doux à l’oreille et devant tous.
Il faut aimer au grand jour, faire expérience, faire modèle et se sentir heureux d’être aimé.
Il faut ne rien attendre, programmer un peu, être là quand on peut.
Il faut faire l’amour de l’aube à solstice. Et recommencer. En Arabe.
Créer et voir créer.
Et quand vient la mélancolie, la tristesse, car la vie est ainsi faite, se reposer, satisfaits.
