J’emprunte un pull parapluie et ce petit moi que j’affectionne tant ; des guirlandes d’eau libre coulent dans le marbre, sculptant sur le sol, non pas des trottoirs assassinés, mais des sortes de foulées amères et sucrées, tatouages hybrides imbibés de nymphes, de rêves, et de flaques au gris raviné ;
tel est mon imaginaire vétuste : entre le grand bus et le petit tram circule la petite place aux singes intransigents ;
ciel bas ; nuages en Néoprène ; sensation de guerre ottomane sous le le rideau et ce petit ruissellement dans la tête qui ne s’arrête jamais ;
les choses de la vie, envoyées par la poste-restante du facteur triste me rendent indécise. Je croise, sans grignoter de mon sourire, des étoiles blanches, un ciné bleu qui s’étend de mes doigts gantés de cuir au soleil emmailloté de ciel, et ce, en portant un sac rempli de la foule ;
c’est parce que tout co-existe que je me sens bien avec vous : la pluie le vent le soleil ; c’est parce tout co-existe que l’amour se sauve ; c’est parce que tout co-existe que je peux écrire ce que je veux sans nous compromettre ou enlever la joie, et ainsi permettre à l’urbaniste de dessiner ;
enfin, c’est parce que tout co-existe que nous sommes beaux dépapiétés de nos vieux motifs qui donnent cette odeur de maternité, ce sentiment d’être heureux, alors que nous ne sommes que des dépendants attendants l’addition mouillée, l’extrait de parfum, le fou de ce chantier !
Ceci semble exorciser cela et la co-existante de nos vies inférieures et supérieures- si une telle chose existe – reste un parcours de combat ;
nous étreignons régulièrement la fenêtre avec espoir. Le mortier vivant scelle avec zèle un feu existentiel noyé de chagrins rustres et de pelles feutrées ; c’est je crois ce qu’on appelle « se faire du mal ».
La lumière à nos corps défendants rencontrent nos âmes passagères pour aimer cette humanité ;
sur la seule terre s’agitent des restes volés de l’ondée.
Devant nous, le grand cirque de la vie dont nous parlerons au premier rang sur un banc au premier arc-en-ciel au doux bruit de ploc ploc est intimidant ; je ne suis pas du tout à la hauteur de nos doutes : c’est un bien beau cadeau que cet amour qui nous invite à aimer ce Tout.
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