Mandragore mon amour
à l’ellipse magique de tes champs de soleil
graines arrondies mâles et femelles
à la morsure de ta belladone
de ton être à la grandeur du ciel
des jambes, des bras, un sexe, une tête
Pétales couleur verdâtre aquarelle, bleue, violette
chantent au zénith de l’automne au printemps
à l’été nous enlace
reproduits, féconds et entiers
Je savoure tes milliers de particules
qu’un étalement de tes roses sur le sol
gravite au pourtour de mes sens
Une odeur carnassière d’une nature sauvage
de la douceur d’une fleur à corolle d’opale
sertit un écrin de nous
diffusé dans ton encens
Que tu es discrète et présente
dans ton silence que même un druide n’ose
effeuiller de sa serpe
Il faut un passeur de lumière pour m’amener à toi
sur des chemins de ronde
au surplomb de la falaise
où tu fleuris le mystère et les légendes
d’un délice de ton état, tu es une baie
Mon œil aguerri trouve la tige
qui grandit si bien
je te cueille dans mes bras
et j’arrime l’ancre de ma barque
au milieu de tes champs de coton
à la tombée du soleil
quand les eaux s’infiltrent dans ta sève
et lisse ce calme que je vois maintenant profond
Le murmure de nos haleines se déchaînent
nous sommes ce bord de mer
à la fois racines et éclosion
sur la crête illuminée des vagues
quand le soir s’échappe pour nous voir
et que de son trident il entrouvre l’ Océan
d’un reflet bleu
Je suis alors ce promeneur
sur le sentier là-haut sur la falaise
et dans la brise du soir
nous nous rencontrons.