Accoudé au bastingage
amidonné d’un ciel laqué
le temps s’applique à un marathon océanique.
Je lui tiens tête.
Souquant les abysses
-mon âme hissée en tempête-
je rosse le tumulte intérieur.
Sur le pont
nettoyé à grosse éponge
je vernis la proue
grattée
et maintenant abordable.
Sa destinée tangue sur l’eau vermeille
au simple hasard de la météo.
La coque soulève à l’instant le cri de mon rafiot :
sur une langue d’éclaircie
j’affûte enfin une vague naissante
à l’arrondi de mon vaisseau !